La lumière bleue du soir : pourquoi elle me touche autant
- Julie Kolly
- 14 avr.
- 3 min de lecture

Il y a un moment dans la journée que j’attends toujours. Un entre-deux presque imperceptible, qui ne dure que quelques instants, mais qui me traverse à chaque fois. C’est ce moment où le jour n’est pas encore nuit, mais déjà plus vraiment lumière. Ce moment où le ciel devient d’un bleu dense, profond, presque irréel.
On l’appelle l’heure bleue. Et pour moi, ce n’est pas juste une jolie couleur à photographier. C’est un état. Une émotion. Une sensation qui me bouleverse, sans que je sache toujours l’expliquer. À travers cet article, j’aimerais vous partager ce que cette lumière du soir réveille en moi — en tant que photographe, mais surtout en tant que personne sensible au monde.
Une lumière qui apaise, qui ralentit
La lumière bleue du soir a quelque chose de suspendu. C’est une lumière qui ne crie pas. Elle s’infiltre doucement, sans chercher à dominer. Contrairement à la lumière crue du plein jour, elle enveloppe au lieu d’éblouir. Elle invite à respirer plus lentement. À observer autrement.
Quand je photographie dans cette lumière, je me sens apaisée. J’ai l’impression que le monde ralentit avec moi. Il n’y a plus de pression. Plus de performance. Juste la beauté simple de l’instant.
L’heure où tout devient plus intime
Il y a dans cette lumière quelque chose d’extrêmement intime. Elle révèle les contours sans les trahir. Elle floute les lignes sans les effacer. Elle donne une douceur presque mélancolique à ce qu’elle touche.
C’est souvent dans cette lumière-là que mes photos prennent une tournure plus introspective. Les silhouettes deviennent plus fragiles. Les regards, plus profonds. Les scènes, plus chargées d’une émotion que je ne cherche pas à nommer, mais à ressentir. Une forme de pudeur, peut-être. De vérité, surtout.
Entre deux mondes : l’ambiguïté qui me parle
Ce que j’aime dans cette lumière, c’est aussi qu’elle n’appartient ni au jour ni à la nuit. Elle est entre deux. Et moi, j’ai toujours eu du mal à être dans un seul cadre. J’ai toujours été attirée par ce qui flotte, ce qui hésite, ce qui se transforme lentement.
La lumière bleue, c’est exactement ça : une transition, un passage, une ambiguïté qui ne cherche pas à être résolue. Elle me parle de changement, d’émotions floues, de choses qu’on ne comprend pas encore mais qu’on sent très fort. Elle ressemble à certaines périodes de ma vie. À certaines émotions que je n’ai pas encore mises en mots, mais que je photographie sans y penser.
Une invitation à la contemplation
Je crois qu’on oublie trop souvent de regarder. Pas juste voir, mais vraiment regarder. La lumière bleue du soir, elle oblige à ça. Elle ne s’impose pas, alors il faut être là. Présente. Attentive. Prête à recevoir.
C’est dans ces moments-là que je prends les photos qui me ressemblent le plus. Pas forcément les plus parfaites techniquement. Mais les plus justes. Celles qui capturent ce que je ressens, sans avoir besoin de le dire.
Photographier cette lumière, c’est photographier un état d’âme
On me demande parfois pourquoi je choisis ces teintes bleutées, cette atmosphère douce et sombre à la fois. Pourquoi je place mes sujets dans l’eau, ou à contre-jour, ou dans un halo presque irréel.
La vérité, c’est que je ne choisis pas vraiment. C’est cette lumière-là qui me choisit. Elle m’attire. Elle me parle. Elle me comprend. Et je pense que, quelque part, les personnes que je photographie dans cette lumière la ressentent aussi.
Il y a quelque chose de profondément humain à ce moment du soir. Quelque chose qui échappe aux mots. Mais pas à l’image.
Conclusion
Photographier, pour moi, ce n’est pas capturer une image. C’est prolonger une sensation. Et la lumière bleue du soir fait partie de ces sensations que je pourrais poursuivre toute une vie sans jamais m’en lasser.
Elle me touche parce qu’elle est fragile. Parce qu’elle ne dure pas. Parce qu’elle me reconnecte à moi-même, à mes doutes, à mes élans, à ma douceur.
Et si un jour tu te retrouves, toi aussi, baigné·e dans cette lumière-là, arrête-toi un instant. Respire. Sens. Et peut-être que, comme moi, tu comprendras que ce moment-là est un petit miracle en soi.
Je suis photographe en Suisse romande, basée à Gumefens, et je me déplace pour créer des séances qui vous ressemblent.
Si vous cherchez une séance simple, humaine, à votre rythme, vous pouvez me retrouver sur Instagram @ekiarts ou via le formulaire de contact sur mon site.
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