Pourquoi je ne livre pas les fichiers RAW

Julie Kolly
13 avr.
2 min de lecture

Je reçois parfois cette question :« Est-ce que tu peux aussi m’envoyer les fichiers RAW ? »

Et je comprends. Vraiment. Ce n’est pas une mauvaise question, ni une demande déplacée. C’est souvent une simple curiosité, une envie d’avoir “tout”, comme si le RAW représentait une version plus brute, plus “authentique” de l’image.

Mais si je choisis de ne pas envoyer mes fichiers bruts, ce n’est pas par peur ou par caprice. C’est parce que je suis photographe. Et que dans ce mot-là, il y a bien plus qu’un déclenchement.

Le RAW, c’est une matière première. Pas une œuvre.

Un fichier RAW, c’est un peu comme un brouillon. C’est un fichier très lourd, rempli de données, de nuances, de potentiel…Mais ce n’est pas encore une image aboutie.

C’est comme une toile à moitié esquissée, ou un morceau de musique sans mixage. C’est une étape. Une base. Le point de départ de mon regard — pas son aboutissement.

Mon travail ne s’arrête pas au clic. Il commence là.

Choisir un angle. Composer une image. Repérer un éclat de lumière, un frisson dans un regard, une tension dans un geste.Et après le shoot : trier, écouter, ressentir à nouveau, parfois plusieurs fois. Puis retoucher : pas pour dénaturer, mais pour révéler.

Car chaque réglage, chaque correction, chaque retouche est là pour respecter ce que j’ai vu, ce que j’ai ressenti, ce que j’ai voulu raconter à travers vous.

Envoyer un RAW, ce serait comme vous donner une chanson sans les instruments, ou un poème sans les métaphores. Ce serait vous livrer quelque chose d’incomplet, qui ne parle ni de vous, ni de moi.

Ce n’est pas qu’un fichier. C’est une signature.

Chaque photo que je vous rends est un bout de mon univers. Un équilibre entre technique, émotion, instinct, et douceur. Quand je retouche une photo, je ne triche pas. Je cherche à être fidèle à ce que j’ai vu et ressenti, et à ce que vous m’avez laissé entrevoir. Je ne transforme pas : je révèle.

Et ça, c’est ce qui rend chaque séance unique, chaque série de photos singulière.

La confiance, c’est aussi ça : me laisser finaliser ce que j’ai commencé.

Je comprends le besoin de liberté, de contrôle parfois. Mais confier une séance photo à un·e photographe, c’est aussi choisir son regard, sa sensibilité, sa manière de raconter les gens. Alors je préfère vous livrer moins, mais vous livrer mieux. Des images qui vivent, qui touchent, qui respirent. Des images finies. Des images vraies. Pas juste des fichiers.

Et si on parlait plutôt de ce que vous voulez ressentir en regardant vos photos ?

Car au fond, ce n’est pas une question de format. C’est une question d’émotion, de confiance, de vision partagée. Alors parlons de ça. De vous. De ce que vous voulez garder, transmettre, ressentir. Et je me chargerai de le transformer en lumière.

Je suis basée à Gumefens, en Suisse romande. Je me déplace volontiers pour créer avec vous un moment qui vous ressemble. Un moment à part. Un moment pour vous.

Contact via Instagram @ekiarts ou formulaire de contact sur le site.